
1. Introduction
La question des vœux de nouvelle année soulève régulièrement des interrogations au sein de la communauté musulmane.
Si vous êtes ici, c’est que vous vous demandez si souhaiter les vœux de nouvelle année est autorisé par l’Islam. Et voici ce qu’il faut savoir.
Chaque début d’année, la même formule de politesse : Bonne année !
Mais alors que de nombreux occidentaux participent à cette expression, de nombreux musulmans se demandent quelle position adopter face à cette tradition.
Cette réflexion prend racine dans la différence fondamentale entre le calendrier grégorien, utilisé dans la vie quotidienne en Occident et en France, et le calendrier hégirien musulman.
Le calendrier musulman, basé sur les cycles lunaires, débute avec l’Hégire (l’émigration du Prophète Mohammed de La Mecque vers Médine) et compte environ 354 jours par an.
Ainsi, le Nouvel An musulman, qui marque le début du mois de Mouharram, ne coïncide pas avec le 1er janvier. Il est donc incorrect de se souhaiter la bonne année le 1er janvier entre musulmans.
2. Qu’en dit la religion musulmane ?
Les écoles de jurisprudence islamique (madhabs) présentent des nuances dans leur interprétation de cette question.
L’école hanafite, connue pour sa flexibilité, tend à autoriser les vœux tant qu’ils ne s’accompagnent pas d’une participation aux célébrations religieuses non-musulmanes.
Comme le rappelle le hadith rapporté par Al-Bukhari : « Les actes ne valent que par leurs intentions.«
La distinction entre célébration et vœux est cruciale.
Si la célébration du Nouvel An avec ses rituels spécifiques peut poser question, le simple fait de souhaiter une bonne année relève davantage de la courtoisie sociale que d’une adhésion religieuse.
Des savants contemporains comme le Dr. Youssef Al-Qaradawi soulignent qu’il est permis d’échanger des vœux avec les non-musulmans tant que cela ne contredit pas les principes fondamentaux de l’Islam.
3. Les arguments en faveur
Dans notre société moderne interconnectée, les relations sociales dépassent les frontières religieuses.
Imaginez un instant votre collègue de bureau, voisin, ami ou belle-famille qui vous souhaite chaleureusement une bonne année. Le simple fait de répondre à leur politesse par un sourire et des vœux similaires contribue à tisser des liens amicaux.
La coexistence pacifique est d’ailleurs un principe fondamental en Islam.
Le Prophète Mohammed lui-même entretenait des relations cordiales avec ses voisins non-musulmans à Médine. Cette bienveillance mutuelle renforce le tissu social et favorise la compréhension entre les communautés.
Il est essentiel de distinguer les actes de courtoisie des pratiques religieuses. Comme une poignée de main ou un « bonjour », les vœux de nouvelle année relèvent davantage des usages sociaux que des rituels spirituels.
4. Points de vigilance
Certaines limites doivent néanmoins être respectées. Il convient d’éviter toute participation à des rituels contraires aux principes islamiques, comme la consommation d’alcool ou certaines pratiques superstitieuses liées au Nouvel An.
Pour formuler ses vœux de manière appropriée, privilégiez des formules neutres comme « Meilleurs vœux » ou « Belle année ». Vous pouvez également personnaliser vos souhaits : « Que cette année vous apporte santé et réussite dans vos projets. »
Évitez les expressions faisant référence à des concepts religieux non-islamiques ou pouvant prêter à confusion sur vos convictions.
5. Recommandations pratiques
Dans vos interactions quotidiennes, adoptez une approche équilibrée. Avec vos collègues non-musulmans, un simple « Merci, à vous aussi » en réponse à leurs vœux suffit. Pour votre famille musulmane, vous pouvez proposer de célébrer ensemble le Nouvel An hégirien comme alternative.
Voici d’ailleurs la date pour 2025 : 27 juin. Alors habillez-vous de vos plus belles abayas pour célébrer cette date.
Si quelqu’un s’interroge sur votre position, expliquez-la avec pédagogie : « En tant que musulman, nos principales fêtes sont l’Aïd, mais nous respectons les traditions de chacun et apprécions ces moments de partage. »
6. Conclusion
La question des vœux de nouvelle année illustre parfaitement la capacité de l’Islam à s’adapter aux contextes sociaux tout en préservant ses principes fondamentaux.
Comme le rappelle ce hadith : « La religion, c’est la facilité. »
En conclusion, souhaiter une bonne année est généralement acceptable tant que cela reste dans le cadre de la courtoisie sociale et ne compromet pas nos principes religieux. L’essentiel est de maintenir un équilibre entre le respect de nos convictions et une participation harmonieuse à la vie en société.